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L'Appel à projet

 

Par décret du 15 octobre 1987, l’historien Emmanuel Le Roy Ladurie est nommé administrateur de la Bibliothèque Nationale. Il saisit cette opportunité pour proposer à François Léotard, ministre de la Culture, un projet de déménagement de la Bibliothèque Nationale dans un bâtiment neuf ou la création d'une « BN bis », c’est-à-dire une extension, qui hébergerait les nouvelles acquisitions. L’idée de « BN bis » est retenue lors du dernier Conseil des ministres le 13 avril 1988.

La « BN bis » d’Emmanuel Le Roy Ladurie
Une « bibliothèque d’un genre entièrement nouveau »

 

Le 14 juillet 1988, François Mitterrand est l’invité de la chaîne TF1 pour son entretien télévisé annuel. En direct de l’Elysée, le journaliste Yves Mourousi questionne le Président de la République récemment réélu sur sa politique de Grands Travaux : « Et là, vous n'avez pas dans votre corbeille, j'allais dire, de mariage avec les Français, quelques autres idées ; puisque vous restez sept ans vous n'allez pas encore mettre les pierres les unes sur les autres ? »

 

Le Président réélu annonce alors sa volonté de créer « la plus ou l’une des plus grandes et des plus modernes [bibliothèques] du monde. »

François Mitterrand annonce les projets de son septennat

« Je veux une bibliothèque qui puisse prendre en compte toutes les données du savoir dans toutes les disciplines, et surtout, qui puisse communiquer ce savoir à l'ensemble de ceux qui cherchent, ceux qui étudient, de ceux qui ont besoin d'apprendre, toutes les universités, les lycées, tous les chercheurs qui doivent trouver un appareil modernisé, informatisé et avoir immédiatement le renseignement qu'ils cherchent. On pourra connecter cette bibliothèque nationale avec l'ensemble des grandes universités de l'Europe et nous aurons alors un instrument de recherche et de travail qui sera incomparable. J'en ai l'ambition et je le ferai. J'en ai parlé récemment au Premier ministre, au ministre de l'éducation nationale, au ministre de l'économie et des finances, on va, au coude à coude, réussir ce projet. »

François Mitterrand, Entretien télévisé, TF1, 14 juillet 1988

Le Président adresse une lettre de mission à son Premier ministre Michel Rocard, premier document dans lequel figure officiellement une consigne pour ce projet de Très Grande Bibliothèque : proposer une

« articulation avec la Bibliothèque nationale, les autres bibliothèques du pays et les grandes bibliothèques » pour pallier l'étroitesse des lieux qui

« entrave son développement et lui interdit de tenir la place mondiale que lui assigne la richesse de son prodigieux patrimoine. »

Août 
1988

 

Jacques Chirac, à cette époque maire de Paris, concède à l’État un terrain en bord de Seine afin d’y construire cette nouvelle bibliothèque. Le site de l’ancienne gare de marchandises de la SNCF dans le quartier Tolbiac du XIIIe arrondissement de Paris est choisi.

Le geste de Jacques Chirac
Septembre 1988
30 novembre 1988
Le rapport « Cahart & Melot »

À l’automne 1988, Patrice Cahart, président du Conseil d’administration de la Bibliothèque nationale, et Michel Melot, directeur de la Bibliothèque publique d’information, sont désignés pour proposer un rapport faisant office d’état des lieux et de programme pour ce projet de nouvelle bibliothèque.
Ils remettent leur rapport au Premier ministre Michel Rocard le 30 novembre 1988 sous le titre de Propositions pour une grande bibliothèque.


La Très Grande Bibliothèque est alors définie comme « une réponse à la saturation » de la Bibliothèque nationale qui doit mettre l’accent sur une volonté « d’aider nos contemporains à retrouver la mémoire ». Une proposition attire l’attention en particulier : la nouvelle bibliothèque ne doit accueillir que les livres publiés après 1945 tandis que les livres antérieurs à cette date resteraient sur le site Richelieu.

Naissance de l’Association pour la Bibliothèque de France

En décembre 1988, la charge de préparer la nouvelle bibliothèque est confiée au journaliste Dominique Jamet, sous l’autorité d’Émile Biasini, secrétaire d’État aux Grands Travaux.
Une Association pour la Bibliothèque de France voit le jour en janvier 1989 dont le but est de préparer la conception et la réalisation du projet de Très Grande Bibliothèque selon la volonté de l’État.

 

La présidence de cette association revient à Dominique Jamet le 12 février 1989, accompagné par deux vice-présidents : Emmanuel Leroy Ladurie et Jean Gattégno.

Selon la publication de ses statuts, l’Association pour la Bibliothèque de France se voit confier la mission d’organiser un concours d’architecture et d’en créer le cahier des charges pour la construction de cette nouvelle institution.
 

Janvier 1989

 

L’appel à candidatures pour la Grande Bibliothèque est largement relayé par le biais de l’Union internationale des architectes. Deux cent quarante réponses parviennent au jury qui en sélectionne vingt pour la phase finale du concours.


Le 21 avril 1989, une notice d’orientation du concours est remise à tous les architectes retenus avec une consigne : remettre le 7 juillet 1989, trois planches de plans et de dessins accompagnés d’une notice.

Février 1989
L'annonce du concours
Automne1989

 

L’association a accompli sa mission en choisissant le 21 août 1989 le projet de Dominique Perrault. Afin de pérenniser son action, elle est transformée par décret du Président de la République en « Établissement public de la Bibliothèque de France » dont la démarche s’élargit et se systématise. Quinze groupes de travail sont constitués grâce au rassemblement de plus de deux cents bénévoles. Sur des périodes d’environ six mois, les collaborateurs se regroupent pour rédiger des rapports spécialisés afin de proposer un document « fondateur » de l’identité de cette nouvelle Bibliothèque de France.

BnF, le jardin vu depuis la terrasse du niveau d’accueil

© Georges Fessy/ Dominique Perrault Architecte / ADAGP, Paris, 2018

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