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Le jardin

Le jardin est l’élément central du projet de Dominique Perrault : toute la bibliothèque s’articule autour de celui-ci. 

En plein cœur de la Bibliothèque nationale de France, ce petit morceau de forêt au centre de l’architecture est sacré, à l’image d’un cloître. Ce lieu de méditation et de contemplation est inaccessible au public, qu’il soit installé en Haut-de-jardin ou en Rez-de-jardin. L’idée de Dominique Perrault est que chaque lecteur puisse admirer les charmes, bouleaux, chênes et pins sylvestres lorsqu’il n’est plus plongé dans son travail. Les arbres sont des repères : sur l’esplanade, le visiteur se trouve au niveau de la cime des arbres tandis que dans les salles de lecture du Rez-de-jardin, il se trouve au niveau des racines.

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Un grand nombre d’arbres sont déplantés, transportés depuis la forêt de Bord en Normandie, et replantés au cœur de la bibliothèque en 1994. Dominique Perrault souhaite en effet des arbres fournis dans l’immédiat, puisque son idée première est de reconstituer un morceau de la forêt de Fontainebleau. Environ 165 grands pins sylvestres d’une cinquantaine d’années, dont 120 qui devaient être coupés, sont donc déracinés puis replantés, après un essai dans leur forêt d’origine, afin d’être sûr qu’ils survivraient à ce changement de milieu et au nouvel environnement, situé à 150 kilomètres de leur forêt normande. Seulement 143 atteignent Paris : quelques-uns sont mis de côté (suite à l’invasion de quelques parasites), d’autres ont souffert durant une tempête. Lors du transport, les racines et le feuillage sont protégés, les troncs maintenus et l’arbre est enveloppé dans un squelette métallique. Puis, à l’aide de grues, treuils, filins, les arbres sont replantés et des câbles les aident à prendre racine dans leur nouvel environnement. Trois mois seront nécessaires à ces opérations. D’autres arbres sont également plantés, provenant cette fois de pépinière. Deux tailles (douze mètres et un mètre) sont sélectionnées afin de recréer un cycle naturel de croissance.

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Hormis les arbres transplantés depuis Bord, et quelques espèces choisies en pépinière, certains végétaux se sont implantés dans le jardin de la Bibliothèque nationale de France d’eux-mêmes, comme des sureaux noirs, des merisiers, des fougères, bruyères ou jacinthes. Ce jardin de 10 500 m² est donc un véritable coin de nature qui se gère seul. Le fait que ce jardin soit clos et qu’il soit conçu comme un lieu de contemplation plus que de promenade lui permet d’évoluer sans le contrôle ou l’influence humaine.
 

By Jean-Pierre Dalbéra[CC BY 2.0] via Wikimedia Commons

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